La souffrance, une motivation!

Hanaa Khachaba Nevine Ahmed Dimanche 09 Décembre 2018-11:53:58 Dossier
Des figures illustres
Des figures illustres

Rien ne nous rend si grands qu'une grande douleur. Le mal de vivre, le mal d'aimer, l'hantise du temps qui passe, les regrets... les différentes sortes de souffrance est parfois nécessaire à la personne pour exceller. La souffrance s'avère donc comme source de motivation. Théophile Gautier ne disait-il pas : "Il faut qu'il ait au coeur une entaille profonde pour épancher ses vers, divines larmes d'or". Retour sur la vie hors du commun de certains personnages illustres.


L'homme souffre et l'esprit crée. Beaucoup sont convaincus qu'il faudrait être malheureux parce qu'ils s'imaginent que c'est le meilleur moyen de créer des chefs-d'oeuvre. La souffrance a la puissance de nous pousser à nous construire. Il faut apprendre à l'accepter, car celle-ci est indissociable de la vie. Tout le monde souffre malheureusement un jour ou l'autre, pour une raison ou pour une autre. Il faut donc apprendre petit à petit à la vivre, à la dépasser afin de se relever et de puiser au fond de nous pour nous remettre sur les rails.
Puis petit à petit dans la vie, on peut apprendre encore pleins d'autres choses comment recevoir une souffrance différemment sans devenir indifférent à ce qui nous entoure, percevoir cette souffrance de façon qu'elle nous touche le moins possible. La transformer en une leçon de vie, en une motivation, pour devenir plus fort, plus ouvert aux autres et surtout pour être capable de définir nos talents et nos aptitudes.
La souffrance nous permet de nous révéler en quelque sorte à nous-mêmes et nous faire prendre conscience de notre existence, ainsi que découvrir nos limites... Mais cela dépend beaucoup de la façon dont on la vit.
On peut donc établir que de la matrice de la souffrance naît l’espoir et la découverte de soi ! Bref, notre souffrance forge notre caractère.
La vie est pleine d’histoires de personnes illustres qui ont brillamment fait des étincelles dans un domaine quelconque quel qu’il soit. Ces icônes brillantes ont longuement souffert pendant des moments de leur vie. Les formes de souffrance sont nombreuses variant entre le manque de ressources, la déficience physique voire l’abandon par les plus proches. Or, ce qui ne me tue pas me rend plus fort, a dit Nietzsche.
Ces figures inspirantes donnent une leçon de vie aux autres, un message qui restera à jamais éternel, quand on veut on peut. Les circonstances et les obstacles ne sont que nos démons intérieurs qu’il faut combattre en toute férocité.
Dans les lignes qui suivent, le Progrès Egyptien vous rappelle quelques exemples ayant marqué les vies des autres sur les scènes nationale et mondiale grâce à leur histoire douloureuse mais aussi à leur succès foudroyant.


Farouk Al-Baz, l'étoile des scientifiques !

Tout comme de nombreux savants et scientifiques égyptiens ayant préféré de quitter le bercail pour faire des étincelles ailleurs, Farouk Al Baz a vu son étoile briller dans le ciel américain. Il est scientifique égypto-américain, ayant participé au programme Apollo, travaillant notamment sur les programmes de sélection des sites d’alunissage sur la Lune et sur l’entraînement des astronautes pour l’observation et la photographie lunaires.
En dépit du manque de ressources, Al Baz a réussi à se forger une carrière brillante au terme de ses études universitaires. L’insuffisance financière n’a jamais posé de problème à celui qui rêve grand. Se dirigeant droit au but malgré les obstacles, ceux-ci ne poussent davantage vers de l’avant, motivés par l’envie d’arriver et de grandir. C’est ce qu’avait raconté une fois interviewé Dr Farouk Al Baz, qui désirait rentrer dans son pays d’origine, l’Egypte, avec l’espoir de fonder un centre d’études géologiques. « Je ne pensais jamais quitter mon pays », dit Farouk Al Baz en racontant son histoire. Des années plus tard, le scientifique égypto-américain cherche tout moyen pour pouvoir être utile à son pays et mettre son savoir à son service.

Beethoven, une vie de gloire et de souffrance !

Connaître la vie de Beethoven serait utile à toute personne s’intéressant au pouvoir de l’art sur la résilience des individus ou, dans un autre sens, au pouvoir qu’ont les blessures psychiques sur la création artistique. Cette relation entre création et souffrance psychique sera abordée à travers la vie de Ludwig van Beethoven.
La vie est dure. C'est un combat de chaque jour pour ceux qui ne se résignent pas à la médiocrité de l'âme, et un triste combat le plus souvent. Il y a des moments où les plus forts fléchissent sous leur peine, puis très vite se relèvent pour reprendre le combat.
Ce compositeur allemand d’une renommée intemporelle, Beethoven, réussit à surmonter à force de volonté les épreuves d’une vie marquée par la surdité qui le frappe à vingt-sept ans. Il célébrait dans sa musique le triomphe de l’héroïsme et de la joie quand le destin lui prescrivait l’isolement et la misère. « Il est davantage le premier des musiciens. Il est la force la plus héroïque de l’art moderne », disait de lui Romain Rolland.

Ammar Al Sherei, un des piliers de la musique arabe !

Né aveugle, Ammar Al Sherei est devenu un des plus célèbres musiciens et compositeurs que l’Egypte ait jamais connu. Il est issu d’une famille du Sud (la Haute-Egypte). Malgré son handicap, Al Sherei a brillé dans le monde de la musique et il est devenu un des piliers de la musique arabe. Il a des empreintes indélébiles dans le domaine du chant et de la musique. Il a également son lot dans la composition des génériques de nombreux feuilletons et films égyptiens et aussi des musiques de beaucoup de longs métrages. Al Sherei a maîtrisé le luth arabe, le piano, l’accordéon et l’orgue étaient aussi ses instruments préférés.  

 Helen Keller, une source d’inspiration éternelle !

C’est bien elle qui a dit « Bien que le monde déborde de souffrances, il déborde aussi de moyens pour les surmonter ». Suite à une maladie infantile qui la rend sourde, muette et aveugle à l’âge de dix-neuf mois, Helen Keller était devenue une enfant sauvage. Grâce aux soins d’Ann Sullivan, elle réussit à communiquer, lire, écrire, parler et militer. Diplômée de l’université, elle devient l’un des personnages les plus célèbres des Etats-Unis. Socialiste, féministe, militante, Helen Keller fut de tous les combats. L’optimisme d’Helen Keller c’est justement celui de la combattante qui surmonte les crises. Helen Keller restera sourde et aveugle toute sa vie mais n’a jamais désespéré de l’humanité, car elle a su puiser en elle les forces des idées qui ont forgé son identité d’être humain créateur et émancipateur de ses semblables. C’est pourquoi elle peut devenir une source d’inspiration essentielle pour nous autres que, trop souvent, la cacophonie des médias aveugle et rend sourds.

Abbas Al-Aqad, le maître de la plume !

Le maître de la littérature arabe ayant vécu de la plume et pour la plume. Le fameux écrivain, Abbas Al-Aqad est né à Assouan en 1889, dans une famille simple. Son enfance qu'il a passée dans cette ville du fort sud du pays, a forgé son esprit, en voyant la simplicité aussi bien que la lucidité de ses parents.
Aussi, est-il fortement influencé par deux vies contradictoires, puisqu'il voyait à Assouan la civilisation et la libéralisation des femmes européennes, et également le conservatisme des femmes de sa ville d'origine.
Al-Aqqad menait une vie très simple et n'avait pas pu poursuivre ses études à l'école, à cause de l'absence d'établissements scolaires modernes à Assouan, en plus des ressources limitées de ses parents qui n'ont pas pu l'envoyer au Caire pour suivre ses études comme faisaient les nobles dans le temps. Il finit juste l'école élémentaire. Pourtant, il est un des grands écrivains et littéraires égyptiens ayant enrichi la littérature arabe par les chefs-d'oeuvre qu'il avait écrits.
Intelligent, ayant une grande patience et surtout un amour indescriptible pour la littérature et l'apprentissage, Al-Aqqad est devenu littéraire, intellectuel, poète et journaliste, dont les traces de ses oeuvres marquent les esprits jusqu'à nos jours.

Taha Hussien, tête de la renaissance culturelle arabe

Plusieurs années après sa disparition, Taha Hussein est encore vivant par ses écrits qui ont triomphé du temps et de la mort en ne cessait d'influencer des milliers de lecteurs et d'étudiants à travers le monde.
Taha Hussein est né à Maghagha en 1889. Il grandit au sein d’une famille pauvre, entouré de douze frères et sœurs, et perd la vue à l’âge de trois ans en raison d’une conjonctivite mal soignée. Cet événement symbolise la conjonction du manque de savoir et du dénuement que Taha Hussein combat toute sa vie. Il raconte son expérience dans son ouvrage autobiographique en trois tomes intitulé "Le Livre des jours". Il explique dans cette œuvre qu’enfant déjà, alors qu’il suivait les enseignements de l’école coranique (kuttab), il se montrait réticent aux méthodes d’enseignement traditionnel. Pourtant, à neuf ans, il connaissait le Coran par cœur, ce qui lui permet, à treize ans, d’obtenir le droit d’accompagner son frère aîné au Caire.
Taha Hussein avait accordé une grande importance à l'enseignement des langues étrangères, car il avait compris, depuis bien longtemps, que c'était tel l'efficace moyen pour accéder à la culture de l'autre, afin de s'enrichir et faire découvrir aux étrangers notre culture arabe.

Stephen Hawking, qui nous a fait aimer la science!

Le grand physicien Stephen Hawking est décédé le 14 mars 2018. Véritable légende de la physique, il fut aussi un très talentueux vulgarisateur. La vie hors du commun de ce savant , nous a impressionnés. Il a su se faire aimer du public et rendre accessible ses travaux de recherche scientifique : trous noirs, théorie des supercordes, rayonnement de Hawking, théorèmes sur les singularités... La science lui dit un immense merci.
Stephen Hawking est un physicien né en 1942 à Oxford. Après des études à Oxford, il poursuivra ses recherches à Cambridge, où il occupe depuis 1977 la chaire de mathématiques qui fut jadis celle de Newton et plus récemment de Dirac. Il a consacré ses principaux travaux à la cosmologie, et a notamment montré avec Roger Penrose que tout modèle cosmologique bâti à l’aide des équations de la relativité générale possède un point singulier dans son passé.
Atteint de la maladie de Charcot, une maladie neuromotrice très handicapante, il a continué ses recherches presque jusqu'à la fin de sa vie.
Plus que deux ans à vivre. Voilà ce que peut encore espérer Stephen Hawking, qui vient tout juste de fêter ces 21 ans, lorsque en février 1963, les médecins diagnostiquent le mal qui vient de l'atteindre. Une maladie neuromotrice incurable. Le brillant étudiant en physique de Oxford, à l'époque vaguement à la recherche d'un sujet de thèse, sombre alors dans la dépression. Il brûle ses jours et noie ses nuits dans l'alcool. Mais les mois passent et le mal semble se stabiliser et, surtout, Stephen a rencontré Jane. Jane Wilde, une étudiante préparant un doctorat en littérature médiévale portugaise, qu'il a connue tout juste quelques semaines avant que  se déclare la maladie. C'était au cours du réveillon du jour de l'an. Typiquement, le rituel par lequel nous exorcisons d'ordinaire le temps qui passe...
Jane et Stephen se marient et trois enfants naîtront de leur union. Désormais en charge d'une famille, Hawking doit trouver un travail, devenir professeur, et donc en finir avec cette affaire de thèse.

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